Pendant une heure trente au Théâtre du Rond-Point, tous les mardis midi, des comédiens vous racontent une histoire, sans mise en scène. Là, vous découvrez gratuitement des textes inédits d’auteurs vivants souvent méconnus. La richesse de ces rencontres tient à leur éclectisme. De l’écriture la plus classique à la plus contemporaine, de la plus tragique à la plus comique, les « mardis midi des textes libres » jouent sur tous les répertoires, sans esprit de chapelle. C’est la surprise. Ils donnent lieu à des « versions pupitre » plus abouties car orchestrées par le metteur en scène Jean-Luc Paliès.
(Le Parisien, janvier 2005, Marie-Emmanuelle Galfré)
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Le Théâtre contemporain est bien vivant !
Au départ, un constat : les auteurs contemporains ont bien du mal à trouver des producteurs. Comment les révéler ? En proposant « un carrefour des plaisirs partagés », explique Louise Doutreligne, initiatrice de ce concept. Jouée un peu partout dans le monde, cette auteure militante sait de quoi elle parle. Mais l’acteur, même de haute volée, peut-il rester un simple diseur ? Au fil de ses différentes déclinaisons, ces « mardis midi » ont fait bouger le langage scénique et établi des relations originales entre l’acteur et le spectateur. A une époque où le but avoué de certains est de rendre les cerveaux disponibles, quoi de plus beau que ce partage fructueux de l’intelligence et de l’imaginaire ? (…)
L’idée : un orchestre d’acteurs est chargé de faire entendre la parole libre, audacieuse, inédite d’un auteur. Ou la littérature comme art de lecture et non comme art de représentation. Ces œuvres lues en version pupitre ne perdent-elles pas en intensité par rapport à une version théâtrale classique ? La lecture bouleversante de « La Société des Cendres » de Marc Dugowson a balayé toutes nos réticences. Le public s’y presse. A une époque où le but avoué de certains est de rendre les cerveaux disponibles, quoi de plus beau que ce partage fructueux de l’intelligence et de l’imaginaire ?
(A Nous Paris, Mars 2005 Myriem Hajoui)